La lamentation des arbres, (ensō # 2)
Si c'est à travers des mots que nous trouvons une voie pour assimiler tout ce qui nous entoure, c'est aussi à partir des mots que l'on trouve une frontière qui ne nous permet pas d'aller au-delà de la chose nommée. La plupart du temps, lorsque nous nous asseyons sur une chaise en bois, nous oublions l'arbre. Nous nous sommes assis sur la chaise, mais nous ne nous sommes pas assis sur l'arbre. Avant d'être abattu, l'arbre a subi la marque du langage qui en a fait un objet facile à manipuler et à transformer. Les noms arbre et bois sont des classifications réductrices à partir desquels l’arbre est déraciné de l'espace naturel pour être replanté dans l'espace de l'Homme. A partir de cette ligne de réflexion, l’œuvre La lamentation des arbres, (ensō # 2) présente un tourne-disque dans lequel est marqué la section d'un arbre à travers un clou. Un nouvel anneau est créé, signe d'un nouveau cycle de vie de l'arbre. Ce processus crée un bruit dans lequel on peut sentir la transformation de l'arbre en arbre et de l'arbre en bois.